Gloss'Her

Quelque part entre Simone de Beauvoir et Nabilla, la femme moderne est plus complexe qu’une romance de Taylor Swift. Portrait sans fard à travers quelques notions phares de la féminité d’aujourd’hui.

Biogueuse

Contraction de bio-blogueuse. Adepte des pots-pourris mais inapte aux jeux de mots pourris, la biogueuse décline très sérieusement sur son blog Heathy & Happy ses recettes de steack tartare végétalien et de masque exfoliant à la cannelle. Très ouverte lorsqu’il s’agit de chanter les vertues du jus d’ail et des colorations ayurvédiques, elle peut en revanche se montrer très irritable si vous critiquez son dernier article sur les cotons lavables[1].
Lorsqu’elle devient maman, la biogueuse se transforme la plupart du temps en bio-Wonder-Mom. On la trouve généralement en train de réaliser des activités Montessori à partir de récup de cagettes “La Vie Claire” et de fil de laine non-traitée, ou derrière son clavier, en train de discourir sur la meilleure façon de soigner une poussée dentaire grâce à la racine de violette et à l’éducation positive.
Variante : la Boboblogueuse

Blogueuse mode (BM)

Véritable e-fashionista, la blogueuse mode est connectée en permanence à Instagram et à Snapchat où elle stalk frénétiquement les comptes de Rihanna ou de Blake Lively dans l’espoir de dégoter avant tout le monde la tendance de demain.
Passionnée de belles fringues inaccessibles à son porte-monnaie Vinted, la BM (pour Beige-c’est-pas-Moche) salive devant une affiche de la Fashion Week comme Nabilla devant une promo chez Laguiole. On la trouve généralement accrochée à un “tote bag” (on ne sait pas vraiment ce que c’est) ou en train d’éplucher les pages pubs de Elle ou de Biba à la recherche du dernier fashion look chez Beaufille ou LRS (on ne sait pas non plus qui c’est). Employant des termes comme “jegging” ”chino”, “snood”, ou “combishort”, la BM (pour Black Masstige) donne l’impression d’être une véritable experte en la matière, que ce soit du “nubuk” du “tweed”, du “Prince-de-Galles” ou encore du “denim upcyclé”.
Totalement dépourvue de personnalité et d’esprit critique, la blogueuse mode se contente de reprendre les conseils des « influenceuses mode » sur son propre blog, avant de devenir elle-même une influenceuse et d’inspirer à son tour des générations de blogueuses, alimentant ainsi un cercle infini de BM (Blabla Mondain).
Le XXIe siècle s’interroge toujours sur l’utilité de la blogueuse mode.

Femen

Militantes féministes, issues d’un croisement hasardeux entre Louise Michel, les Spice Girls et la Venus de Milo.
Avant-gardiste et largement incompris, leur mouvement se donne pour mission de lutter pour les droits de la femme et autres causes perdues, en utilisant toutes les méthodes du machisme : attitude paternaliste, discours répressif et totalitaire, sexisme assumé, provocations virilistes et propension à uriner dans les lieux publics. Adeptes du happening et héritières décomplexées du Flower Power, les Femen pratiquent le sexetremisme libre et exécutent la plupart de leurs performances artistiques seins nus.
Les Femen sont l‘organisation féministe la plus googlée par les hommes.
Antonyme : Féministe.

Femen

« Happening » de Femen, urinant sur une photo du président ukrainien Viktor Ianoukovitch devant l’ambassade d’Ukraine à Paris (décembre 2013)

Féminisme

Utopie dérivée de la croyance que l’article “Les hommes [sic] naissent et demeurent libres et égaux en droits”[2] contient une typo, la mention “hommes et femmes” ayant été omise par un clerc un peu tête en l’air, probablement à la suite d’une décapitation. La femme serait en réalité l’égale de l’homme, et pourrait prétendre aux mêmes droits et aux mêmes privilèges que lui, comme par exemple porter de grosses charges, payer l’addition, faire pipi contre une voiture ou déclencher des conflits nucléaires. Cette idéologie candide, bien que populaire dans les années 70 et encore répandue dans certains groupuscules feminazistes, tend à disparaître à mesure que l’on se rend compte que la femme est en réalité supérieure à l’homme. Avec les progrès scientifiques découlant de la PMA et de la GPA, la femme pourrait, à terme, être amenée à remplacer l’homme, comme l’annonçait déjà en 1993 le film prophétique Jurassic Park : “Dieu crée les Dinosaures, Dieu détruit les Dinosaures. Dieu crée l’Homme, l’Homme détruit Dieu. L’Homme crée les Dinosaures. Les Dinosaures mangent l’Homme. La Femme hérite de la Terre”.

Wonder-Mom

Plus rapide qu’un gamin de 4 ans lâché dans un rayon de Toys ‘R Us, plus forte qu’un triple latte au lait de soja écrémé, plus polyvalente que le Magimix Cook Expert, la Wonder-Mom est capable d’inventer une recette de cupcakes butternut-chocolat-cardamome tout en designant des marionnettes en macramé et en lisant Tchoupi en esperanto au petit dernier, tout ça en menant de front sa carrière de neurochirurgienne/photographe/blogueuse mode. Son superpouvoir : faire culpabiliser les mamans “ordinaires”, qui font déjà tout ce qu’elles peuvent pour ne pas se mettre en boule sous la pile de linge sale et résister à l’envie de glisser la moitié de leur Xanax dans le biberon du soir.
La Wonder-Mom dispose d’un mode bio-furie, lui permettant de raper d’une main des carottes du jardins et d’étendre de l’autre les couches lavables du petit dernier, tout en dispensant en podcast des conseils sur l’allaitement au-delà de deux ans.

Définitions à venir :

– Boboblogueuse
– Presse féminine
Et bien d’autres…


NOTES :

[1] Sisi, ça existe…
[2] Article 1 de la Déclaration des Droits de l’Hommes et du Citoyen de 1789.

À propos de l’auteur

Née en [error 404], Capritia a grandi sans Internet. De cette enfance vide et malheureuse est né son goût pour l’écriture, penchant tout d’abord exprimé en lettres d’écolier sur les pages d’un bloc-notes Rhodia, avant que le Comic sans MS et le vérificateur orthographique ne viennent révolutionner son processus créatif.Lire la suite...

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