C’est décidé, je saute le pas.
Elle est arrivée un peu en avance. Elle est là, négligemment posée sur un coin du sofa, immobile et superbe. Elle m’attend.
Je m’approche en faisant des circonvolutions, anxieuse mais impatiente. C’est ma première fois. La seconde, en vérité, mais je ne veux pas me souvenir de la tentative adolescente — maladroite, décevante, embarrassante. Cette fois-ci, c’est sérieux.
Elle vacille légèrement quand je l’effleure. Mais je ne m’arrête pas : si j’hésite, si je recule, je n’irai jamais jusqu’au bout. Je la déshabille d’abord du regard ; elle est exactement comme sur la photo postée sur le site, et presque aussi virtuelle. Puis lentement, fébrilement, avec cette sorte de concupiscence candide des débutants, je fais glisser la première bride. Elle me résiste à peine, juste pour la forme. Je découvre d’abord la noirceur d’ébène de son dos. Puis je vois apparaître ses formes galbées à travers la soie fine, presque translucide, qui l’enveloppe. En la tournant vers moi, ma main caresse ses courbes. Elle est si douce !
Elle est mon fruit défendu. Mon tabou. Dans une société où chaque chose doit être à sa place, chaque rôle formellement attribué, chaque frontière distinctement marquée, je ne devrais pas la convoiter. Les filles ne sont pas supposées vouloir les mêmes choses que les garçons.
Mais je ne peux pas lui résister. Sa beauté ténébreuse, sa rondeur callipyge m’attirent et m’affolent. J’arrache d’un geste le cordon qui l’enserre encore.
Elle est là, nue et satinée sous mes doigts.
Ma première Xbox 360.
